La Section des incendies criminels (SIC) a été créée en 1967, à la suite d’une vague d’incendies criminels qui avait sévi dans la métropole. Le responsable de ces actes criminels, un prêteur sur gages relié au crime organisé, obligeait ses clients à incendier leur résidence et leur commerce dans le but de frauder les compagnies d’assurances.
Depuis ces débuts mouvementés, le mandat de la SIC s’est beaucoup élargi. Aujourd’hui, la Section chapeaute les enquêtes sur les incendies criminels, les incendies avec décès, les explosions, les engins explosifs, les colis suspects (fondés) et les substances CBRN (chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires).
Pour accomplir sa mission hautement spécialisée, la SIC, supervisée par un lieutenant-détective, compte sur une équipe de dix sergents-détectives, d’une analyste et d’une préposée au secrétariat. De plus, pour résoudre les crimes difficiles, l’équipe dispose de deux camions de scène, dotés d’une multitude d’outils nécessaires à la recherche des causes et circonstances des incendies.
Sur une scène de crime, l’enquêteur revêt son uniforme, le « bunker suit », une combinaison qui ressemble à celle des pompiers et qui lui confère une protection lors de sa fouille des décombres laissés par les flammes ou l’explosion.
Étant qualifié par l’ENPQ en tant que « technicien en scène d’incendie », l’enquêteur effectue lui-même ses prélèvements et les achemine par la suite au Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale (LSJML).
La seule section d’enquêteurs en incendies criminels à temps plein au Québec !
Bien que certains corps policiers québécois comptent aussi dans leurs rangs des enquêteurs en incendies criminels, la SIC est la seule équipe qui exerce cette spécialité à temps plein. Elle est ainsi souvent sollicitée pour son expertise, tant par des enquêteurs d’autres corps de police que par l’ENPQ, et même par des stagiaires provenant de l’étranger !
Elle traite environ 900 à 1200 dossiers d’enquête par année, chacun ayant comme point de départ une scène de crime à examiner. Une fois le modus operandi analysé sur la scène, l’enquêteur met toutes ses connaissances à l’épreuve et emploie toutes les techniques d’enquête qui lui permettront d’identifier l’auteur du crime.
Il doit aussi découvrir le mobile de ce crime, qui peut être très varié : fraude d’assurances, intimidation, vengeance, vandalisme, pyromanie et même camouflage d’un autre crime, tel que l’homicide…
L’incendie criminel a souvent des répercussions sérieuses sur le sentiment de sécurité de la population : on n’a qu’à penser aux pertes de vies humaines, à une vague de cocktails Molotov ou à la présence d’un pyromane actif dans leur quartier pour comprendre comment cela peut ébranler les citoyens. C’est pourquoi la SIC a développé et maintient toujours une expertise d’enquête reconnue.