La traite de personnes à des fins d’exploitation sexuelle est un crime souvent décrit comme une forme moderne d'esclavage. Contrairement à la croyance populaire, la majorité des victimes de cette forme de traite ne sont pas des étrangères, mais plutôt de jeunes citoyennes canadiennes.
La traite de personnes à des fins d’exploitation sexuelle et le proxénétisme coercitif sont des crimes qui se rejoignent lorsqu’une personne est amenée à se prostituer en présence d’un moyen de contrainte. Dans tous les cas, le potentiel de violence et les moyens de contrôler la victime sont variés : menaces de violence physique envers elle et son entourage, violence émotionnelle, contraintes physiques, incitation à la toxicomanie, etc.
Plusieurs problèmes font en sorte qu’il est difficile de chiffrer l’ampleur de la traite de personnes à des fins d’exploitation sexuelle. Nombreux sont les cas de traite de personnes qui ne sont pas détectés, mais nous constatons une prise de conscience collective.
Au Canada, entre 2007 et juin 2013, on dénombre 146 cas où des accusations de traite de personnes ont été portées. Sur ces 146 cas, 137 sont considérés comme de la traite domestique en lien avec de l’exploitation sexuelle, alors que les 9 autres représentent des cas de traite internationale impliquant le travail forcé. Bien que le nombre de cas soit peu élevé, la traite domestique semble être plus détectée par les forces de l’ordre que la traite internationale.
Au Québec, entre 2005 et 2009, 8 cas impliquant une accusation de traite de personnes ont été recensés, alors qu’entre 2009 et juin 2013, 31 mises en accusation pour traite de personnes ont été portées à Montréal seulement. Cette augmentation montre une prise de conscience du phénomène sur le territoire montréalais, en plus d’une évolution quant aux mises en accusation pour la traite de personnes à des fins d’exploitation sexuelle.
Une étude récente du SPVM démontre qu’une faible proportion des proxénètes était responsable d'une grande part des agressions physiques commises à l'endroit des femmes et que plus de la moitié de ces agressions sont classées comme des violences conjugales.
Les résultats de l’étude ont aussi démontré que les femmes qui font partie de l'environnement immédiat des délinquants proches des gangs voient leurs risques d'agressions augmenter significativement.
Dans une deuxième étude, il en ressort que les suspects de proxénétisme et leurs complices sont beaucoup plus âgés que leurs victimes. Aucune des victimes ne fait partie des gangs de rue, alors que la majorité des suspects y est affiliée et a des antécédents judiciaires. Pour la majorité des victimes, l’exploitation a commencé à la suite d’une relation amoureuse avec le proxénète.
Les résultats de l’étude ont aussi démontré que les victimes sont constamment déplacées entre les villes pour y travailler dans les bars de danseuses. De plus, la majorité donne la totalité de leurs gains à leur proxénète. Elles sont généralement contrôlées au moyen de la violence physique ou psychologique. Dans une majorité des cas, les victimes ont porté plainte à un poste de police afin de dénoncer l’exploitation qu’elles subissent.
Les résultats des deux études mettent en valeur l’importante place de la violence dans la traite à des fins d’exploitation sexuelle et des affiliations auprès de groupes criminalisés. La mobilité des victimes et des exploiteurs fait également partie des résultats de ces deux études.
Août 2009
Revue de littérature sur les meilleures pratiques quant à la prostitution de rue
Lecture de l'environnement 2013
4.3 La traite de personnes aux fins d’exploitation sexuelle et la prostitution
Lecture de l'environnement 2013
4.4 Les proxénètes violents et leurs victimes
Revue de littérature - Juin 2014
Prostitution et traite de personnes à des fins d’exploitation sexuelle : prévention, protection, poursuite et partenariat
Revue de littérature - Juin 2014
Exploitation sexuelle et sujets connexes
Rapport de recherche - Mars 2015
La collaboration des victimes d’exploitation sexuelle auprès des enquêteurs
Des ob stacles et des facilitateurs
Rapport corporatif - Mars 2015
Le proxénétisme au féminin : étude sur le rôle des femmes dans le recrutement de prostituées à Montréal
Rapport de recherche - Avril 2015
L’identification de victimes d’exploitation sexuelle à travers les données officielles
Rapport de recherche - Mai 2015
Diagnostic local sur la prostitution dans Hochelaga-Maisonneuve
Rapport final - Octobre 2015
Diagnostic sur la prostitution et l’exploitation sexuelle dans Ahuntsic
Si vous constatez qu’une personne est victime de traite de personne, n’hésitez pas à dénoncer cette situation à votre service de police ou de façon anonyme et confidentielle à Info-Crime Montréal.
Si vous êtes victime de traite de personne, n’hésitez pas à demander de l’aide à la police, à des ressources scolaires, communautaires ou de la santé.
Bien que la problématique dépasse les frontières des villes, la concentration de cas dans la métropole est évidente, d’où la plus forte présence d’établissements faisant le commerce de services sexuels.
L’ampleur de la traite de personnes à des fins d’exploitation sexuelle a été dénoncée par plusieurs organisations et des problèmes communs ont été dénotés : le nombre de victimes est difficile à chiffrer étant donné la nature clandestine des activités et l’hésitation des victimes à contacter les autorités.