EMIE : Faits saillants d’une consultation auprès des jeunes

Depuis janvier 2023, l’Équipe multidisciplinaire d’intervention dans les écoles (EMIE) du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) intervient principalement dans des écoles secondaires montréalaises pour prévenir la violence et l'usage d'armes chez les jeunes à risque (12 à 25 ans) et contribuer à la sécurité dans les quartiers. Dans le cadre de la Semaine de la prévention de la criminalité, l’EMIE souhaite communiquer les résultats d’une consultation qu’elle a menée auprès de jeunes du secondaire, cet automne.

En effet, l’EMIE a interrogé des jeunes sur certains aspects de la problématique de la violence armée pour mieux comprendre leurs perceptions des enjeux liés à celle-ci sur les médias sociaux, et ce, dans le but de créer des activités engageantes pour les jeunes et répondant à leurs préoccupations. Des professionnels de l’EMIE ont ainsi rencontré 72 élèves de secondaire 5, répartis dans 3 écoles de l’île de Montréal, deux francophones et une anglophone. Ces écoles ont été sélectionnées, car elles avaient sollicité le SPVM pour des évènements impliquant de la violence armée dans le passé. En tant que témoins, leurs élèves avaient donc pu être touchés par cette violence.

Faits saillants de la consultation auprès des jeunes

Pour la majorité des jeunes consultés, le fait de voir les choses suivantes sur les médias sociaux représentent de la violence :

• une personne en détresse sur les médias sociaux, ex. : vidéo d’une bagarre ou d’un groupe en attaquant un autre;
• une arme en train d’être utilisée, ex. : pointée vers l’objectif de la caméra ou sur quelqu’un;
• des menaces.

Certains jeunes ont aussi mentionné qu’ils ont le réflexe de passer à la publication suivante lorsqu’ils sont confrontés à de la violence sur les médias sociaux, et ce, même s’ils savent qu’ils peuvent signaler le contenu à la plateforme.

Lorsqu’ils sont témoins d’une menace envers quelqu’un impliquant une arme sur les médias sociaux, les jeunes se confient en majorité à leurs ami(e)s et à leur famille, surtout à leurs frères et sœurs.

• Ils sont moins tentés de parler à un adulte, par peur d’une réaction disproportionnée, que ce soit celle de leurs parents, d’un(e) enseignant(e) ou d’un(e) intervenant(e) communautaire.
• Selon eux, trop d’interventions pourraient parfois aggraver ou faire dégénérer la situation.
• Cela augmenterait également le risque de devenir un(e) délateur(-trice), communément appelé(e) « snitch ».

Presque la moitié des jeunes consultés considéraient que ça ne servait à rien de signaler une situation de violence qui a lieu sur les médias sociaux.

• Certains ont dit que les conséquences pour la ou les personnes commettant les gestes de violence ne seraient pas assez importantes ou simplement inexistantes.

Ces résultats ont été présentés lors de la deuxième édition du Forum montréalais pour la lutte contre la violence armée : s’unir pour la jeunesse, qui s’est tenu en octobre dernier. Ils permettront à l’EMIE d’approfondir ces différents sujets, et influenceront certainement les stratégies et outils de prévention qu’elle développera dans le futur.

Une initiative pour lutter contre la violence armée

L’EMIE a été mise en place avec le soutien financier du ministère de la Sécurité publique (MSP) et celui de la Ville de Montréal. L’investissement du gouvernement du Québec s'inscrit dans CENTAURE, la Stratégie québécoise de lutte contre la violence armée, en vue d'intervenir dans les écoles secondaires situées sur le territoire montréalais où des besoins sont ciblés avec les partenaires du milieu.

Rappelons que la Semaine de la prévention de la criminalité se déroule du 5 au 11 novembre 2023 sous le thème « La concertation en action : pour des milieux de vie plus sécuritaires ». Cette semaine a pour but de mettre en lumière des initiatives inspirantes de partenaires et d’organismes en prévention de la criminalité, financés par le MSP. C’est aussi l’occasion de découvrir les stratégies mises en place par le gouvernement pour lutter contre la criminalité, notamment.

Pour en savoir +

Équipe multidisciplinaire d’intervention dans les écoles (EMIE)

EMIE : Résultats d’une consultation auprès des jeunes [PDF]