Équipe multidisciplinaire d’intervention dans les écoles (EMIE)

Depuis 2020, le nombre d’événements de violence armée augmente chez les jeunes à Montréal. Il s’agit d’une problématique complexe et qui doit être abordée sous plusieurs axes. À titre d’exemple, la valorisation de la non-dénonciation chez les jeunes et la glorification de la possession d’armes à feu dans les réseaux sociaux sont des facteurs de risque importants à considérer.

L’ère numérique actuelle contribue à promouvoir les recours à la violence armée et cristallise ainsi une culture de banalisation de celle-ci chez les jeunes. En fait, les différentes plateformes virtuelles d'aujourd'hui offrent à la jeunesse des moyens supplémentaires de marginalisation et peuvent devenir des médiums de propagation de valeurs criminelles pour les nouvelles générations.

C’est pourquoi la Ville de Montréal et le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ont mis en place l’Équipe multidisciplinaire d'intervention dans les écoles (EMIE), avec l’aide financière du ministère de la Sécurité publique (MSP), notamment.

Mandat

Le mandat de l’EMIE consiste à :

• Bonifier l’offre de service et l’expertise d’intervention en milieu scolaire en soutenant les agent(e)s sociocommunautaires et les conseiller(-ère)s en développement communautaires.
• Apporter un soutien immédiat à la suite d’un événement de violence armée dans une école ou à risque de violence à titre de rôle-conseil et participer au développement d’un plan en stratégie proactive.
• Mettre en relation les intervenant(e)s des établissements scolaires, les PDQ et les différents acteurs institutionnels et communautaires, selon les principes de responsabilités partagées.
• Développer une trousse d’outils de prévention de la violence armée offrant une trajectoire d’accompagnement des jeunes du secondaire.
• Participer aux activités de prévention et de diffusion dans les écoles.

Engagements du SPVM

Le déploiement de l’EMIE est l'un des engagements pris par le SPVM lors du Forum montréalais pour la lutte contre la violence armée : s'unir pour la jeunesse tenu à l'hiver 2022.

Rappelons que le SPVM fait de la lutte contre la violence armée sa priorité et poursuit la mise en œuvre de multiples actions pour renforcer le sentiment de sécurité des Montréalaise et des Montréalais et maintenir le caractère sécuritaire de la métropole. Dans le contexte actuel, la nécessité de rassembler le plus grand nombre d’acteurs significatifs s’impose également.

En juin 2022, le SPVM a reçu une aide financière de 4,05 M $ sur trois ans en provenance du ministère de la Sécurité publique du Québec afin de créer et de déployer ce projet d’intervention multidisciplinaire en milieu scolaire. De son côté, la Ville de Montréal a octroyé une somme de 400 000 $ au projet.

L’investissement du gouvernement du Québec s'inscrit dans CENTAURE, la Stratégie québécoise de lutte contre la violence armée, en vue d'intervenir dans les écoles secondaires situées sur le territoire montréalais où des besoins sont ciblés avec les partenaires du milieu.

Rôles et responsabilités

Le personnel civil compose la majorité des effectifs de l’ÉMIE, qui compte un commandant, une lieutenante-détective, une agente de recherche spécialisée en réseaux sociaux, une chargée de formation au volet jeunesse, trois conseiller(-ère)s en développement communautaire, trois agentes de concertation communautaire, ainsi qu’un conseiller stratégique.

Effectifs policiers

• Le commandant est responsable de coordonner l'Équipe, d'émettre les orientations stratégiques et d'agir à titre de mandataire corporatif pour les dossiers jeunesse. 
• La lieutenante-détective supervise l’Équipe. Ses connaissances en matière d’enquête, de processus judiciaire en lien avec la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents (LSJPA) et de mesures extrajudiciaires permettent de consolider l’expertise diversifiée au sein de l’EMIE.
• Les trois agentes de concertation agissent à titre de policières préventionnistes. Elles travaillent en duo mixte avec les trois conseiller(-ère)s en développement communautaires, mais aussi en étroit partenariat avec les agent(e)s sociocommunautaires des PDQ.

Effectifs civils

• Les trois CDC sont des professionnels ayant une expertise spécifique au niveau des problématiques sociales complémentaires à celle des autres membres du personnel policier. Ils interviennent là où les besoins se font ressentir et travaillent en étroite collaboration avec les agent(e)s sociocommunautaires et les agent(e)s préventionnistes présents dans tous les postes de quartier (PDQ).
• Le conseiller stratégique recueille et analyse les données afin de les contextualiser. Il produit des rapports de reddition de compte du projet EMIE au ministère de la Sécurité publique. De plus, il élabore et suit le cadre d’intervention stratégique.
• La chargée de formation au volet jeunesse accompagne l’équipe dans l’élaboration d’outils de prévention adaptés aux jeunes et destinés aux écoles. Elle s’assure d’établir des objectifs clairs et d’offrir des outils qui favorisent l’apprentissage auprès du public cible.
• L’agente de recherche spécialisée en réseaux sociaux participe au développement d’outils de prévention en lien avec son domaine d’expertise, tout en collaborant avec les membres de l’Équipe et les divers intervenant(e)s du milieu scolaire et communautaire. Elle identifie les tendances dans les médias sociaux et soutient différents partenaires internes et externes quant à l’impact de celles-ci sur les situations de violence.

L’EMIE se coordonne et travaille en synergie avec les agent(e)s sociocommunautaires, les conseiller(-ère)s en développement communautaire civil(e)s des PDQ et les agent(e)s de l’Équipe de concertation communautaire et de rapprochement (ECCR).

Elle leur offre son soutien lorsque des situations de violence armée surviennent, principalement dans des établissements d’enseignement secondaire.

Dans ses actions préventives, l’EMIE peut :

• Participer à la diffusion d’outils de prévention de la violence.
• Prendre part à des kiosques ou à des activités visant à prévenir la violence.
• Rencontrer la direction des écoles secondaires afin d’identifier leurs besoins en ce sens.

Lorsqu’un soutien immédiat est requis à la suite d’un événement impliquant de la violence armée, l’EMIE peut :

• Rencontrer les agent(e)s sociocommunautaires afin de prendre connaissance du plan de réponse établi par le commandant du PDQ.
• Rencontrer la direction de l’école et son équipe avec les agent(e)s sociocommunautaires afin de connaître les besoins immédiats.
• Suggérer d’accompagner ces agent(e)s en faisant une tournée de classes pour rassurer et sensibiliser les élèves sur les moyens de transmettre des informations susceptibles de faire progresser l’enquête.
• Proposer une communication écrite destinée aux parents ainsi qu’aux membres du personnel de l’école.

Dans le cadre d’un soutien post-évènement, l’EMIE peut :

• Collaborer au développement d’un plan en stratégie proactive de prévention en violence armée, conjointement avec la direction de l’école.
• Participer à une rencontre de rétroaction avec la direction de l’école, les agents sociocommunautaires et le ou la CDC du PDQ concerné.
• Présenter à la direction de l’école des outils de prévention destinés aux élèves et établir un plan de diffusion avec elle.
• Maintenir le lien avec les intervenant(e)s et les organismes communautaires dans l’école.
• Effectuer un suivi avec les agent(e)s sociocommunautaires, le ou la CDC pour vérifier l’état de la situation.

DPSU (Division de la prévention et de la sécurité urbaine)

ECCR (Équipe de concertation communautaire et de rapprochement)

EMRII (Équipe mobile de référence et d’intervention en itinérance)

EMIC (Équipe métro d’intervention et de concertation)

ESUP (Équipe de soutien aux urgences psychosociale)

PCA (Patrouilles conjointes autochtones)

ECHINOPS (Équipe communautaire hybride d’interventions novatrices OSBL Psychiatrie SPVM)