PDQ 21 - Patrouille à pied dans le quartier chinois : Quand la barrière de la langue tombe

14 décembre 2020

Dans le cadre du plan de réponse mené par le poste de quartier (PDQ) 21, deux patrouilleurs à pied sont dédiés au secteur du quartier chinois, du 30 novembre au 21 décembre prochain. Il s’agit des policiers Daniel Baron, du PDQ 21, et de Belisle Tir, du PDQ 38. Née au Québec de parents d’origine chinoise, l’agent Tir parle couramment le cantonais et le mandarin. C’est un atout précieux pour ce duo qui va à la rencontre des résidents et des commerçants. En plus de recueillir leurs préoccupations, les patrouilleurs leur rappellent l’importance de rapporter tout événement à la police. Ils leur donnent aussi des conseils de prévention afin d’accroître la sécurité de leur commerce, entre autres.

Le regard des citoyens change

Dès les premiers contacts, l’agent Tir constate à quel point les gens sont contents de pouvoir lui parler dans leur langue. Ils sont fiers aussi de rencontrer une policière d’origine chinoise. Comme l’agent Tir le mentionne, « Leur regard envers nous est différent. Habituellement, lorsqu’ils voient des policiers, ils se disent qu’il y a un problème. Comme nous sommes là pour les rassurer et les inviter à nous rapporter des problématiques dans leur secteur, ils s’ouvrent à nous ».

À titre d’exemple, un commerçant a confié au duo qu’il avait subi des vols à l’étalage dans son dépanneur, mais n’en avait rapporté qu’un seul à la police. Les patrouilleurs l’ont convaincu de remédier à cette situation. Avec son consentement, ils mèneront une enquête pour identifier le ou les suspects. Lorsqu’il n’y a pas la barrière de la langue, cela facilite également la prise de rapports par les patrouilleurs.

 

La perspective des policiers change

Le quartier chinois a toujours eu un attrait pour l’agent Baron, instigateur du projet. « J’y venais régulièrement en autopatrouille. Avec la patrouille à pied, je souhaitais concentrer mon travail dans ce secteur pour approfondir ma connaissance de sa communauté », souligne-t-il.

En n’ayant plus à répondre aux appels d’urgence, sa partenaire et lui apprécient également le fait d’avoir plus temps pour créer et entretenir des liens ainsi que discuter avec les citoyens. Selon l’agent Tir, « En marchant ou en faisant du porte-à-porte, on voit des choses qu’on ne voit pas lorsqu’on patrouille en véhicule. On est plus proche du monde, autant des résidents que des commerçants. »

Des liens de confiance se tissent

Le fait d’être présents a permis au duo de venir rapidement en aide à un résident âgé de 96 ans qui a eu un malaise sur la rue. Cet homme ne parlait ni français ni anglais. Les patrouilleurs ont pu assurer son transport vers un centre hospitalier et tenter de communiquer avec sa famille. Quelques jours plus tard, une connaissance de cet homme a informé les policiers que ce dernier était sorti de l’hôpital et allait bien. Il tenait à ce qu’il leur transmette ses remerciements.

Après une première semaine, le duo se réjouit : les gens les reconnaissent déjà sur la rue et leur envoient la main. Lorsqu’ils entrent dans un commerce, ils sont bien accueillis. Selon l’agent Baron, « Avec cette approche, nous gagnons la confiance de la communauté plus facilement que nous l’avons anticipé, et particulièrement celle des personnes aînées qui ont vécu en Chine où la police est différente ». De toute évidence, quand la barrière du langage tombe, le rapprochement s’amorce.

Rappelons que le PDQ 21 a déployé son plan de réponse à la suite d’une introduction par effraction commise dans un immeuble ayant affecté six commerces de ce quartier au cours de la semaine du 18 octobre dernier. Depuis, la présence policière est accrue dans ce secteur. La patrouille à pied pourrait se poursuivre après les fêtes.

 

Pour en savoir +

Présence policière accrue dans le quartier chinois et ses alentours

PDQ 21 : Porte-à-porte auprès des commerçants dans le quartier chinois